lundi 11 avril 2011

Comment j'ai joué à cache-cache avec Ralph Lewis...


C'était probablement en 1975, j'étais alors un jeune rosicrucien de l'AMORC et la Loge Moeris de Lyon à laquelle j'appartenais accueillait l'Impérator Ralph Maxwell Lewis. C'était un homme âgé, habillé dans un costume beige clair qui se déplaçait avec une canne. Je me souviens qu'il portait une petite moustache blanche que l'on aurait pas osé porter en France à l'époque. Après le rituel, qui avait réuni plus d'une centaine de rosicruciens, il s'était assis dans un coin de la grande salle d'accueil.

Bien involontairement je découvrais le spectable de Raymond Bernard, le Grand Maître qui accompagnait l'Impérator dans une tournée française qui se trouvait entouré de toute une clique de rosicruciens superficiels qui venaient narurellement partager des banalités. J'en étais plutôt gèné et j'observais cela à distance, lorsqu'un rosicrucien plus ancien, Frater M.I. me confia un appareil photo...

- "Pourrais-tu photogaphier l'impérator... Mais essaie de faire en sorte qu'il ne te voie pas, il ne doit pas aimer cela..."

J'obtempérais sans discuter et la chasse commença...

Pendant que je trouvais un bon cadrage et que je me familiarisais avec l'appareil, Ralph Lewis m'avait repéré... et je croisais son regard au travers de l'objectif de l'appareil photo.

Je changeais de plan... et disparaissant momentanément dans la foule, je cherchais à revenir le plus discrètement possible sous un autre angle.

Peine perdue, lorsque je refis surface, Ralph Lewis me fit un petit signe de la main... Décidément j'étais repéré! Comme si de rien était, je me replongeais dans la foule pour réapparaître une troisième fois. Cette fois Ralph Lewis me fit un grand signe des deux mains...

Je paniquais! Je me souviens que je n'imaginais pas du tout que Ralph Lewis pouvait simplement s'amuser à observer le manège d'un jeune photographe dans lequel il se reconnaissait peut-être... C'est vrai que Ralph Lewis était passionné par la photographie, mais je l'ignorais. Détail curieux, comme j'avais la sensation de n'avoir encore rien fait de ma vie, j'imaginais plutôt que l'Impérator avait, en m'observant, eu la vision de mes vies passées et que ce signe était une invitation à partager des souvenirs que je ne pouvais assumer... Je n'avais fait remonter à ma conscience objective que quelques flashes et j'estimais avoir beaucoup de travail à faire avant de pouvoir éventuellement partager quoi que ce soit...

Comme d'un autre côté, je ne voulais surtout pas assumer une forme de culte de la personnalité ou amorcer une discussion en anglais sur la photographie ou pire, chercher à raconter comme un coupable que ce n'était pas mon appareil..., j'appuyais rapidement sur le bouton et m'éclipsais. Je rendis l'appareil photo au frater M.I... qui ne m'a jamais reparlé du sujet. Je présume donc que la photo a du être ratée...

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